Nissan est en mode survie et se concentre sur ses meilleures options pour rester à flot. La situation du constructeur japonais est précaire depuis plusieurs années, mais les tarifs douaniers imprévisibles et incohérents imposés sous l’administration Trump ont forcé l’entreprise à revoir rapidement sa stratégie. La production de véhicules au Mexique a particulièrement affecté des modèles clés comme les Nissan Kicks et Sentra. Parallèlement, Nissan est aussi touchée par les tarifs de représailles imposés par le Canada, qui ciblent notamment les Pathfinder, Murano et Frontier — tous assemblés aux États-Unis.
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Nissan souhaite réduire son nombre d’usines à l’échelle mondiale de 17 à 10
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Les véhicules assemblés au Mexique peuvent partiellement être redirigés vers le marché américain
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La guerre tarifaire actuelle ajoute une pression supplémentaire sur la santé financière déjà fragile de Nissan
Dans ce contexte difficile, Nissan explore toutes les avenues possibles dans le cadre de son initiative « Re:Nissan ». Plus récemment, le 15 juillet, la fermeture de l’usine d’Oppama, à Kanagawa au Japon, a été annoncée. Sa production sera transférée à Kyushu (préfecture de Fukuoka) d’ici début 2027. Un nouveau rapport indique maintenant que deux usines mexicaines pourraient aussi fermer d’ici là, bien qu’on ignore encore où leur production serait relocalisée.

La fermeture d’Oppama a secoué l’industrie automobile. Cette usine phare de Nissan produisait des modèles phares comme la Note et l’Aura. Selon Automotive News, les deux sites visés au Mexique seraient l’usine de Civac, dans l’État de Morelos, et l’installation COMPAS (Cooperation Manufacturing Plant Aguascalientes), située à Aguascalientes.
Un site historique menacé
Civac possède une valeur symbolique, puisqu’il s’agit de la toute première usine internationale de Nissan, inaugurée en 1966. Toutefois, Automotive News rapporte que le site, aujourd’hui âgé de près de 60 ans, est jugé désuet et nécessiterait des investissements majeurs pour sa modernisation. L’usine produit actuellement la version sud-américaine du Frontier (vendue sous les noms NP300, NP300 Navara ou NP300 Frontier), la V-Drive réservée au marché mexicain (basée sur l’ancienne Versa N17), ainsi que la Versa N18, vendue notamment au Canada.

Ce n’est pas la première fois que Civac est au centre de rumeurs de fermeture : déjà en mai, des spéculations allaient en ce sens, mais Nissan les avait démenties. Aujourd’hui, selon le même rapport, les constructeurs chinois BYD et SAIC envisageraient de reprendre le site pour s’implanter en Amérique du Nord.
Une coentreprise Nissan-Mercedes compromise
L’usine COMPAS, pour sa part, avait été lancée il y a tout juste dix ans comme coentreprise entre Nissan et Mercedes-Benz. Elle a notamment assemblé les Mercedes-Benz GLB (2019), Infiniti QX50 (2017) et QX55 (2021). Tous ces modèles sont sur le point d’être retirés du marché. Infiniti a cessé de prendre des commandes pour les QX50 et QX55 en avril dernier, et leur production cessera d’ici la fin de l’année, en raison des droits de douane américains sur les véhicules assemblés hors du pays. Quant au Mercedes GLB, sa production prendra fin au premier trimestre de 2026. Le prochain modèle, basé sur la plateforme MMA, devrait être assemblé aux États-Unis.
Encore deux fermetures à prévoir ?
Jusqu’à présent, Nissan confirme seulement la fermeture de trois usines : Oppama au Japon, l’une de ses deux installations en Thaïlande (qui seront fusionnées sur un seul site à Samut Prakan), ainsi qu’une troisième usine encore non identifiée — qui pourrait bien être l’un des deux sites mexicains.
Toutefois, selon le plan Re:Nissan, le constructeur vise à réduire son empreinte manufacturière mondiale de 17 à 10 usines, dans l’objectif de retrouver la rentabilité et éviter la faillite. Si les trois fermetures confirmées vont de l’avant, et que les deux sites mexicains ferment également comme le suggèrent les rapports, il resterait alors deux autres usines susceptibles de disparaître pour atteindre l’objectif stratégique.












