On a eu l’occasion de voir la Hyundai IONIQ 6 plusieurs fois sous forme de prototype ces derniers mois, mais finalement, la version de production vient d’être dévoilée au Salon de l’auto de Los Angeles.
Il y a plusieurs éléments à se mettre sous la dent à propos de cette nouvelle venue, mais la chose la plus intéressante est peut-être le fait qu’il s’agisse d’une voiture. Dans un monde dominé par les VUS, il est rassurant de voir que certains constructeurs croient encore à l’automobile, au sens propre du terme.
Maintenant, concernant cette création, voici en substance ce qu’elle nous réserve.
Architecture
La Hyundai IONIQ 6 repose sur la plateforme E-GMP (Electric-Global Modular Platform) du groupe Hyundai, une structure qui propose une architecture de 800 volts. Pour ceux qui sont moins initiés à la chose électrique, la plupart des modèles profitent d’une approche à 400 volts. Ce que la capacité supplémentaire permet, c’est une recharge encore plus rapide sur des bornes de niveau 3. Et dans le cas de cette voiture, c’est assez spectaculaire. Avec une batterie à la bonne température, il sera possible de récupérer 80 % de l’autonomie du véhicule en seulement 18 minutes (avec une borne offrant une puissance de 350 kW). Et si un conducteur n’a que 5 minutes à sa disposition, cela va quand même lui permettre de retrouver 105 kilomètres de conduite.
À la maison, avec une borne de niveau 2 et le concours d’un chargeur intégré de 10,9 kW, on va compter 7 h 10 pour voir apparaître 100 % à l’indicateur de charge. Le véhicule pourra aussi retourner de l’énergie pour aider à la recharge d’appareils ou au fonctionnement d’autres trucs en cas de panne de courant, par exemple.
L’autre chose que la plateforme E-GMP permet, c’est de donner vie à un produit livrant un habitacle très généreux. Dotée d’un empattement de 116 pouces et d’un plancher plat, la Hyundai IONIQ 6 propose un espace intérieur qui est plus que spacieux ; il est accueillant.
Sur la version Limited qui va reposer au sommet de la gamme, une prise de courant sera même accessible à l’intérieur pour la recharge d’un ordinateur, par exemple. Elle s’ajoute à celle disponible à l’extérieur avec le modèle de base.
Deux configurations
Au menu, deux configurations seront possibles avec la batterie de 77,4 kWh. On pourra opter pour une version à propulsion (et moteur arrière) ou une variante à rouage intégral, pourvue d’un moteur électrique supplémentaire à l’avant. Dans le premier cas, la puissance sera de 225 chevaux avec un couple de 258 livres-pied. Surtout, l’autonomie totale pourra atteindre 547 kilomètres (estimation), ce qui commence à être un chiffre intéressant. Avec le rouage intégral, la puissance sera supérieure à 320 chevaux et le couple s’élèvera à 446 livres-pied, mais l’autonomie sera réduite légèrement. N’empêche, elle est pour le moment évaluée à 499 km ; ça n’a rien de gênant.
Et le temps de moins de 5 secondes au 0-100 km/h ne le sera pas non plus.
À bord
À l’intérieur de la Hyundai IONIQ 6 2023, en plus de l’espace généreux auquel nous faisions allusion, on va retrouver un design moderne et épuré. Devant le pilote reposera un immense écran. En fait, ce dernier regroupe deux unités de 12,3 pouces ; une pour le bloc d’instruments et les informations relatives à la conduite, l’autre pour le système multimédia, au centre du véhicule.
L’analyse du cocon nous fait aussi découvrir une orgie de matériaux écologiques. Hyundai parle de durabilité et de responsabilité ; la thématique est à la mode et appropriée à la philosophie derrière l’électrification.
Autre truc intéressant, la présentation intérieure pourra profiter de différentes combinaisons de couleurs. En tout, 64 coloris seront suggérés, ainsi que 6 thèmes bicolores. Hyundai mentionne que le tout a été conçu par des experts en couleurs, sans blague. Ça existe, des experts en couleurs ? Enfin…
Parlant de couleurs, six pourront draper l’extérieur de la Hyundai IONIQ 6 2023. En vous évitant les noms ésotériques qu’on leur attribue, on va retrouver le noir, le blanc, le gris, le bleu, le vert et le rouge. À l’intérieur, ce sera gris ou noir.
Le design
Inspiré du concept Prophecy, l’IONIQ 6 se pointe avec un design qui fait tourner les têtes. On vous laisse l’analyser, mais il est intéressant de noter ce que la compagnie elle-même en pense. En fait, Hyundai explique pourquoi les lignes de cette IONIQ 6 sont différentes de celles de l’IONIQ 5. Ça rejoint ce que la firme croit fermement, soit que le style d’un modèle doit correspondre au style de son propriétaire. Voilà pourquoi les distinctions sont importantes entre les deux ; ils ne s’adressent vraiment pas au même interlocuteur.
Un élément va relier la signature des créations IONIQ, toutefois, soit l’utilisation de pixels paramétriques. On en retrouve 700 avec l’IONIQ 6. Ils sont intégrés un peu partout, que ce soit aux phares ou aux feux, à la console centrale, etc. Concernant ces pixels, il est amusant de noter que quatre d’entre eux sont situés sur le volant et s’allument lorsque la reconnaissance vocale est activée. Ils indiquent notamment l’état de charge du véhicule.
En concluant sur le style, une des choses qui aide assurément à l’autonomie, c’est le design très aérodynamique du modèle. Son coefficient de traînée est d’ailleurs extraordinaire à 0.22cx. Tout cela est rendu possible, comme l’explique Hyundai, « grâce à une partie avant abaissée, des volets d’air actifs, des réducteurs d’ouverture de passage des roues, un becquet elliptique inspiré des ailes avec ailettes d’extrémité, une structure légère de type “boattail”, des trappes de séparation des deux côtés du pare-chocs arrière, une protection intégrale sous le véhicule, des déflecteurs et dimensions réduites des passages de roue. »
C’est du sérieux !
La conduite
Bien sûr, pour ce qui est de l’expérience au volant, il faudra faire l’essai du modèle avant de se prononcer. On nous promet évidemment quelque chose d’exaltant et c’est de bonne guerre. Nous verrons en temps et lieu. On peut vous indiquer que la voiture va proposer des modes de conduite (Eco, Confort, Sport et Neige), ainsi qu’une sonorité électronique à l’accélération.
Ça, c’est toujours un peu plus inquiétant.
Nous pourrions continuer longtemps sur les éléments mécaniques (suspension, rouage intégral, freins, etc.), mais il sera plus pertinent de les décrire et d’analyser leur comportement après avoir essayé le modèle. Idem pour tout ce qui concerne la sécurité et le système Bluelink qui permettra les mises à jour via la voie des airs.
Bref, nous aurons l’occasion de revenir sur cette Hyundai IONIQ 6 2023 qui, sommairement, semble plutôt intéressante.
Conclusion
Hyundai est au cœur d’une sérieuse offensive d’électrification qui va nous faire assister à la naissance de 17 modèles d’ici 2030. L’IONIQ 6 est appelée à jouer un rôle important, mais il sera intéressant de voir quelle sera la réaction du public d’ici qui ne carbure, semble-t-il, qu’à la présence de VUS. En Europe, les 2 500 premières unités se sont envolées en 24 heures. Il y a peut-être de l’espoir.
Le modèle est attendu au printemps de 2023 et les prix des versions canadiennes seront annoncés peu de temps avant.