Honda et Nissan envisagent de co-développer des véhicules et des groupes motopropulseurs en Amérique du Nord

Les constructeurs japonais envisagent une collaboration en matière de développement de véhicules et de groupes motopropulseurs afin de composer avec les tarifs américains toujours en vigueur.

  • Honda et Nissan étudient la possibilité d’une production conjointe de véhicules pour le marché nord-américain.

  • Les tarifs américains sur les importations japonaises affectent les résultats financiers des deux constructeurs.

  • Les discussions pourraient mener à des plateformes et des groupes motopropulseurs communs fabriqués aux États-Unis.


Honda et Nissan sont en pourparlers pour développer conjointement des véhicules et des groupes motopropulseurs destinés au marché nord-américain. Ce n’est pas la première fois que les deux entreprises tentent de collaborer de près. La menace persistante des tensions commerciales et l’évolution des dynamiques du marché leur offrent une seconde chance.

Le PDG de Nissan, Ivan Espinosa, a confirmé ces discussions dans une entrevue récente, les qualifiant de « très constructives, très positives ». Il a précisé que des cadres supérieurs des deux compagnies participent à des rencontres régulières. La collaboration envisagée pourrait inclure le développement de produits communs et la fabrication de groupes motopropulseurs partagés, sans toutefois impliquer de fusion ni d’intégration de capital.

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Cette alliance potentielle, remise sur la table, survient alors que les deux constructeurs subissent une pression croissante sur les coûts en raison des tarifs américains imposés aux véhicules japonais importés. Bien qu’un accord commercial conclu en septembre 2025 ait réduit le taux tarifaire de 27,5 % à 15 %, celui-ci demeure nettement plus élevé que le niveau d’avant la guerre commerciale, soit 2,5 %. Nissan estime que cette nouvelle structure tarifaire pourrait engendrer une perte de profits de 275 milliards de yens (1,8 milliard de $) au cours de l’exercice en cours. Honda prévoit un impact de 385 milliards de yens (2,5 milliards de $).

Dans ce contexte, les deux entreprises explorent des moyens d’améliorer leur efficience opérationnelle et de préserver leur compétitivité sur le marché américain. Une éventuelle collaboration pourrait porter sur le développement logiciel, en plus du partage des plateformes et des groupes motopropulseurs.

Les deux compagnies ont déjà officialisé un partenariat en août 2024, axé sur l’intelligence des véhicules et l’électrification. Les nouvelles discussions pourraient aller au-delà du volet logiciel pour inclure le partage d’infrastructures de production et la mise au point de nouvelles architectures de véhicules conjointes en Amérique du Nord. Bien que rien ne soit confirmé, une issue possible verrait Nissan utiliser les installations de production de Honda aux États-Unis.

Le marché américain demeure volatil, marqué par un ralentissement de la demande pour les véhicules entièrement électriques et par une concurrence accrue des constructeurs chinois comme BYD, qui se déploient sur d’autres marchés mondiaux avec des modèles à moindre coût. Cette situation pousse les constructeurs japonais à revoir leurs stratégies.

Nissan poursuit également la mise en œuvre de son plan de restructuration interne « Re:Nissan », qui prévoit la réduction de son nombre d’usines mondiales de 17 à 10 et l’élimination de 20 000 emplois d’ici 2028. Malgré une perte de 221,9 milliards de yens (1,44 milliard de $) plus tôt cette année, Espinosa a affirmé que l’entreprise demeurait ouverte à toute collaboration susceptible de générer de la valeur pour les actionnaires.

Source: Carscoops

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