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La Polestar 2 2024 se vend à partir de 57 450 $, frais de transport et de préparation inclus.
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Autonomie améliorée, puissance rehaussée, bon comportement routier.
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Places arrière peu spacieuses, insonorisation perfectible, commandes de climatisation distrayantes en conduite.
Marque suédoise de véhicules électriques sous la gouverne de Volvo, Polestar élargit rapidement sa gamme de produits, avec plusieurs lancements prévus au cours des prochaines années. Entre temps, son seul modèle disponible à l’heure actuelle, la Polestar 2 2024, profite de quelques changements et améliorations.
Le changement le plus important afin de mieux concurrencer les Tesla Model 3 et Tesla Model Y, le Hyundai Kona électrique et le Mazda MX-30, c’est l’abandon du rouage à traction pour la propulsion dans la version de base. Non seulement a-t-on déplacé l’unique moteur de l’avant à l’arrière, mais il est maintenant plus puissant qu’auparavant. La Polestar 2 de base profite désormais de 299 chevaux et un couple de 361 livres-pied, des hausses intéressantes par rapport aux 228 chevaux et 243 livres-pied de l’édition 2023 à traction. On retranche presque une seconde sur le sprint de 0 à 100 km/h, maintenant établi à 6,2 secondes.
De plus, cette version de base incorpore une batterie de 82 kWh, permettant une autonomie évaluée à 515 kilomètres sur une pleine charge. La Polestar 2 2023 à traction devait se contenter de 434 km avec sa batterie de 78 kWh. Un gain considérable afin de réduire notre anxiété d’autonomie, en plus d’obtenir des performances rehaussées. L’efficacité énergétique s’améliore aussi, sa consommation mixte ville/route passant de 19,6 à 18,2 kWh/100 km. Bon, en passant aux roues de 20 pouces livrables au lieu des 19 pouces de série, on réduit l’autonomie à 494 km, alors on sacrifie un peu d’efficacité pour agrémenter l’apparence de la voiture.
La Polestar 2 2024 à rouage intégral reçoit aussi des améliorations mécaniques. Sa puissance totale passe de 402 à 421 chevaux et son couple de 487 à 546 livres-pied, la répartition de puissance se concentre un peu plus sur le train arrière, mais le constructeur maintient son chrono 0-100 km/h à 4,5 secondes. Son autonomie annoncée est de 444 km, en hausse par rapport aux 418 km du millésime 2023, déjà améliorée par rapport aux 401 km de l’édition 2022.
Consommation équivalente ville/route/mixte (Le/100 km) | Consommation d’énergie ville/route/mixte (kWh/100 km) | Autonomie (km) | |
Polestar 2 à propulsion (roues de 19 pouces) | 1,9 / 2,2 / 2,0 | 16,8 / 19,8 / 18,2 | 515 |
Polestar 2 à propulsion (roues de 20 pouces) | 2,0 / 2,3 / 2,1 | 17,4 / 20,5 / 18,6 | 494 |
Polestar 2 à rouage intégral (roues de 19 pouces) | 2,1 / 2,4 / 2,2 | 18,7 / 21,0 / 19,7 | 444 |
Polestar 2 à rouage intégral (roues de 20 pouces) | 2,2 / 2,5 / 2,3 | 19,3 / 21,7 / 20,5 | 428 |
Polestar 2 à rouage intégral avec ensemble Performance | 2,4 / 2,6 / 2,5 | 21,1 / 23,6 / 21,7 | 397 |
Toutefois, avec autant de puissance acheminée aux roues arrière, la Polestar 2 de base est-elle un bon choix pour affronter les hivers canadiens? Par chance, du moins pour bien évaluer la voiture, une tempête de neige de 20 cm s’est abattue sur la région de Montréal lors d’une de nos journées d’essai. Plutôt que de rester tranquille et bien au chaud à la maison, on a pris la route à bord de la petite 2.
Elle s’est fort bien débrouillée. L’antipatinage et le contrôle de stabilité fonctionnent à merveille, permettant de décoller sans faire dandiner le train arrière, mais sans couper toute la puissance non plus. La Polestar 2 est bien équilibrée et le poids du bloc-batteries près du sol la rend bien plantée sur ses roues par rapport à une voiture dotée d’un moteur à combustion. On ne s’est pas trop ennuyé du rouage intégral dans la gadoue des coins de rue et sur l’autoroute partiellement déneigée, mais il faut tout de même conduire prudemment et choisir de bons pneus d’hiver. En gros, pas de souci avec le nouveau rouage à propulsion, et lors des grandes tempêtes ou des chutes de verglas, vaut mieux rester à la maison de toute façon – peu importe le véhicule.
Lors de notre essai, nous avons observé une consommation d’énergie de 25,9 kWh/100 km. C’est loin d’être extraordinaire, mais c’est l’hiver, il faut s’y attendre. Pour maximiser l’efficacité durant la saison froide, et ce qu’on n’a pas fait, c’est de préchauffer la voiture à l’aide de l’ordinateur de bord ou de l’appli mobile pendant qu’elle est branchée à la maison. En ce faisant, on fait grimper en température le système électrique, lui permettant d’optimiser son efficacité plus rapidement. Toutefois, la Polestar 2 n’a pas de bouton de démarrage, et si l’on quitte la voiture, elle s’éteint. Même si l’on laisse la clé dans l’habitacle. On ne peut donc pas démarrer la voiture et retourner dans la maison le temps qu’elle se réchauffe.
Sur le bitume sec, la Polestar 2 2024 affiche un comportement routier sportif, mais pas trop, alors que la qualité de roulement souffre un peu avec les roues de 20 pouces. De plus, on aimerait bien une meilleure insonorisation de l’habitacle pour filtrer les bruits de la route et des autres véhicules autour de nous.
Dès le premier coup d’œil, le design intérieur de la P2 nous révèle ses origines scandinaves, avec une apparence minimaliste et épurée, des couleurs chaudes et des matériaux de sources durables – aux dires du constructeur. Presque toutes les fonctionnalités du véhicule se règlent par l’entremise de l’écran multimédia central de 11,2 pouces, bon pour le design, mais pas toujours pour l’expérience utilisateur. Les commandes de climatisation sont un peu distrayantes en conduite, mais pour le reste, ça passe. L’intégration d’Apple CarPlay est possible, mais pas Android Auto, jugé non nécessaire puisque l’interface Google built-in fait le travail avec une belle cartographie du système de navigation, et l’on peut ajouter des applis, comme Waze, par exemple. La chaîne audio Harman/Kardon à 13 haut-parleurs, disponible en option, met toutefois un peu trop d’emphase sur l’enceinte montée sur le dessus du tableau de bord.
Le plus gros défaut de la Polestar 2 2024, en fait, c’est la petitesse de son habitacle. Classée comme une voiture compacte, ses dimensions intérieures calquent plutôt celles d’une sous-compacte, surtout concernant les places arrière et le coffre. Parlant de celui-ci, il affiche un volume de 407 litres avec les sièges arrière en place et 1 097 litres avec les dossiers rabattus. Sous le plancher, on peut ranger le très lourd et rigide câble de recharge 120V/240V, alors que sous le capot, un compartiment de rangement est tout juste assez grand pour y loger une ou deux bouteilles de liquide lave-glace. Autre information intéressante : la Polestar 2 peut remorquer une charge allant jusqu’à 907 kilogrammes ou 2 000 livres.
Affichant un prix de base de 57 450 $ incluant les frais de transport et de préparation, la Polestar 2 2024 est mieux équipée que l’édition 2023. Coûtant 1 000 $ de plus que cette dernière, on obtient la surveillance des angles morts, avec assistance à la direction, l’alerte de trafic transversal avec assistance au freinage, les sonars de stationnement, les caméras à 360 degrés et les rétroviseurs extérieurs antiéblouissants. On recommande fortement l’ensemble Plus à 3 500 $, ajoutant la pompe à chaleur, la chaîne audio rehaussée, le toit vitré panoramique, le volant chauffant, les sièges arrière chauffants, les gicleurs de lave-glace chauffants, entre autres.
En somme, la Polestar 2 2024 propose un meilleur rapport prix-équipement qu’auparavant, et le passage à un rouage à propulsion ne change pas l’attrait de la voiture, bien au contraire. Avec la concurrence arrivant en plus grand nombre, dont le Cadillac Optiq, et Tesla qui modifie les tarifs de ses véhicules, la marque électrique suédoise continue d’apporter des améliorations à sa compacte à hayon, et ça, c’est une bonne nouvelle pour les consommateurs.