La dernière fois que j’avais mis la main sur un Mitsubishi RVR c’était en 2011, lors de son lancement dans le milieu de nulle part en Nouvelle-Écosse. J’étais donc près pour le reprendre à l’essai. Voilà qu’à ma grande surprise, en plus de le retrouver, on lui greffe cette année un nouveau moteur de 2.4 litres plus puissant qui devrait suffire pour mieux le positionner dans son segment.

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Style particulier
Rafraichi en 2014 sur le plan esthétique, le RVR conserve son design pour le moins étrange selon mes standards. On profite de l’occasion pour reconfigurer la calandre béante et l’on intègre des crochets au bouclier en DEL en fonction de la version. Ultime changement, on propose de nouvelles jantes. C’est bien peu, mais suffisant pour le garder encore jeune le temps que la génération suivante arrive. À ce titre, il faut que je vous avoue que je suis un peu excité à l’idée que le prochain RVR soit annoncé comme étant une dérive du Concept XR-PHEV II. Reste à voir ce qui en subsistera à la production, mais la prémisse est encourageante!
Sympathique plastique
La présentation du RVR a aussi été majorée l’an dernier. On retrouve une configuration identique à 2011 à quelques détails près, mais là encore, le but est de le maintenir dans le coup face aux multiples agressions et croissances du segment depuis deux ans.
J’aime bien le style intérieur. C’est moderne et l’ergonomie est simple. Il faut dire que l’équipement n’est pas des plus généreux donc nous avons moins de chance de nous perdre, l’essentiel y est. On obtient un lot d’accessoires intéressants et qui nous facilitent la vie, mais on ne reçoit pas de gadget innovateur et distrayant. On ne garde que la base.
Là où je trouve que le RVR accuse les signes du temps, c’est au niveau de l’utilisation des matériaux. La finition est sans reproche, mais tout est en plastique dur. En 2015, il serait approprié que l’on assouplisse un peu plus les textures. À ce titre pour vous donner une idée, le Mazda CX-3 offre du cuir avec surpiqures à la planche de bord. On est loin d’un moule de pétrole figé!
Le RVR s’inscrit dans le segment des utilitaires sport sous-compacts. Bien qu’il soit miniature, il est un peu plus gros que la compétition naissante. L’avantage évident est un volume intérieur généreux. En aucun temps, je n’ai eu la sensation d’être dans un véhicule de petite taille. Les dégagements sont amples pour toutes les mesures du corps. Il en va de même pour les passagers à l’arrière. De la place, il y en a beaucoup. Il faut aussi souligner l’apport de l’énorme toit vitré qui augmente l’impression de grandeur de la cabine. Il est fixe, mais accorde une belle luminosité ou encore une vue imprenable sur les étoiles!
Pour ce qui est de l’aire cargo, c’est intéressant. Son volume de base est de 614 litres et une fois la banquette couchée, on passe à plus de 1 400 litres. Toujours dans un but comparatif, l’un des ténors de la catégorie, le Nissan Juke est restreint à des mesures de 297 et 1 017 litres.
Le choix à faire
Le L4 de 2.0 litres avec ses 148 chevaux n’est pas mauvais, mais une fois que l’on a gouté au 2.4, il est difficile d’y retourner. Tout nouveau pour 2015 dans le RVR, c’est une brise de fraicheur sous le capot. La différence de puissance n’est pas monumentale, mais ce sont 20 ch de plus qui lui font le plus grand bien. Le rendement se montre meilleur et plus intéressant tout en étant plus dynamique à conduire. Le couple de 167 lb-pi est suffisant pour lui permettre d’être assez vif considérant les standards du segment. Je ne parle pas de sportivité, mais le travail est bien fait.
Alors que dans mon souvenir, la boite automatique à variation continue était un presque désastre, je me suis réconcilié. Sur le régulateur de vitesse, on perd toujours des km/h à la moindre inclinaison de la route, mais j’ai senti l’impact moins important cette fois. Il n’en demeure pas moins que cette CVT lui est bien adaptée dans son ensemble. Je serais toutefois curieux de refaire l’essai, mais avec une manuelle, histoire de vraiment découvrir ce que ce 2.4 a dans le ventre. Malheureusement, cette configuration n’existe pas!
Moins sûr sur la route
Mitsubishi est une entreprise qui est reconnue pour sa dose de sportivité. Il ne suffit que de penser à l’héritage de la gamme EVO. Le RVR n’était apparemment pas sur le testament d’EVO puisque le comportement général n’incite pas à l’excitation.
La direction est offre une assistance agréable et pointe assez bien. Le positivisme continue avec les freins, mais c’est au niveau des suspensions que l’histoire se gâte. Dans les courbes, les mouvements de caisse sont importants et l’on doit constamment s’y ajuster. C’est nous qui devons nous adapter au véhicule et non pas le contraire. Alors que j’étais avec un ami et qu’il ne conduisait pas, il me dit sans avertissement : « C’est moi où l’on dirait que les suspensions se foutent du reste du char. » C’est imagé, mais je dois admettre que c’est un peu la sensation que j’avais aussi!
Heureusement, à l’adresse de Mitsubishi, on peut jouir en option du système de traction intégrale AWC. Il ne montre compétent pour différentes situations hivernales ou lorsque les conditions routières se détériorent.
Conclusion
L’ajout du 2.4 litres sous le capot du RVR est une excellente idée de la part de Mitsubishi. Dans l’ensemble, il est intéressant et l’acheteur jouit d’une garantie qui est rassurante. Il faut souligner que la fiabilité est un facteur positif dans cette gamme. Il ne resterait qu’à lui donner des suspensions dignes de ce nom et le RVR serait plus compétitif que jamais.
Fiche technique :
Modèle : Mitsubishi RVR 2.4 GT AWC 2015
Prix du modèle à l’essai : 31 008 $
Motorisation : L4 2.4 litres DOHC MIVEC de 168 chevaux à 6 000 tr/min, 167 lb-pi à 4 100 tr/min
Transmission : CVT SportTronic
Capacité de chargement : 614/1 402 litres
Consommation (Route/Ville/Observée) : 8.9/10.4/10.8