À la découverte du Tesla Model Y Performance 2022 : un premier essai concluant

Tesla Model Y Performance 2022 | Photo: Vincent Aubé
Tesla Model Y Performance 2022 | Photo: Vincent Aubé

Que faut-il faire de nos jours pour mettre à l’épreuve et partager ses impressions de conduite d’un véhicule Tesla? Il faut mentionner que le constructeur d’origine californienne ne prête pas de véhicules à la presse automobile.

Trois choix s’offrent donc à l’essayeur automobile : acheter l’un des véhicules de la marque, une option assez coûteuse vous en conviendrez, emprunter un véhicule assez récent à une connaissance ou carrément faire appel à une agence de partage automobile. D’ailleurs, cet essai de quelques jours plus tôt en octobre n’aurait pu être possible sans l’apport de l’agence Turo qui a bien voulu défrayer les coûts reliés à cet essai, un premier contact au volant de cette livrée Performance du populaire multisegment Model Y qui s’est étiré du lundi au vendredi.

Retour sur le premier contact d’un véhicule utilitaire vraiment pas comme les autres.

Tesla Model Y Performance 2022 | Photo: Vincent Aubé
Tesla Model Y Performance 2022 | Photo: Vincent Aubé

Une silhouette connue et un assemblage…

Nul besoin de vous décrire les différents traits de design du multisegment de taille compacte. À moins de vivre dans une contrée lointaine coupée du monde, vous savez assurément à quoi ressemble l’utilitaire le plus compact de la firme américaine. Bien campé sur ses jantes de 21 pouces, la livrée Performance se montre un peu plus agressive que l’autre variante qui se contente de roues de 19 pouces de diamètre, l’exemplaire emprunté qui vendait la mèche avec ce petit becquet monté au bout du coffre.

Quant à la qualité d’assemblage, tout a été dit sur ce sujet épineux, les véhicules Tesla qui ne sortent pas tous égaux des ateliers de la marque, disons-le. À ma grande surprise toutefois, le Model Y 2022 essayé au mois d’octobre était plutôt bien assemblé. J’ai eu beau faire le tour des panneaux de carrosserie, je n’ai pas trouvé d’écarts trop flagrants, ni même de défaut majeur dans la peinture gris anthracite. Bon, c’est vrai que je n’ai pas passé trois heures à analyser chaque détail extérieur du véhicule, mais après quelques tours du véhicule, ma première impression était excellente… pour un véhicule dont la réputation n’est pas très enviable sur le web. Même que j’ai été surpris par la fermeture des portières, un processus franc, solide et digne d’une voiture de luxe. Jusqu’ici, tout va bien donc.

Tesla Model Y Performance 2022 | Photo: Vincent Aubé
Tesla Model Y Performance 2022 | Photo: Vincent Aubé

Et à l’intérieur, c’est mieux?

Ici aussi, l’habitacle ne m’a pas laissé sur ma faim, même si je trouve que ça manque de vie. Habillé avec des panneaux de plastique gris foncé ou noir, l’intérieur du multisegment est assez monochrome, si on exclut la bande de similibois qui traverse la planche de bord et les panneaux de portières avant. Oui, c’est vrai que le toit vitré ajoute beaucoup de luminosité, mais il serait intéressant que Tesla, à défaut de nous présenter de nouveaux modèles, songe à offrir d’autres options de couleurs pour l’habitacle. Bon d’accord, l’habitacle tout blanc est disponible en option, mais avec le calcium et la gadoue en hiver, ce choix m’apparaît comme une erreur à ne pas faire.

Certains panneaux en plastique sont assez bon marché, tandis que d’autres, comme le pavé feutré pour la recharge sans fil d’un appareil intelligent, sont de belle facture. Pour un véhicule qui commande un prix de départ de 90 000 $ (pour cette livrée Performance), j’aurais souhaité des sièges habillés d’un suède Alcantara ou d’un cuir perforé, mais non, ce n’est aucunement le cas sur les sièges ou cette banquette arrière repliable 40/20/40. Quant à cette dernière, elle ne se replie pas complètement à plat pour le transport d’objets plus encombrants, mais bon, le Model Y est un véhicule familial, pas un fourgon de livraison.

Tesla Model Y Performance 2022 | Photo: Vincent Aubé
Tesla Model Y Performance 2022 | Photo: Vincent Aubé

Un mot sur l’écran tactile

D’emblée, je dois l’avouer, je ne suis pas le plus grand amateur de ces écrans tactiles pour la seule et unique raison que ces ordinateurs intégrés à la planche de bord des véhicules dérangent l’attention de celui ou celle qui tient le volant… et je ne ferai pas d’exception pour le Model Y.

Mais, coup de théâtre, l’utilisation de ce dernier s’est avérée positive… après quelques essais et erreurs quand même! Par exemple, en actionnant le levier de gauche sur lequel sont inscrits quelques logos d’essuie-glaces, il faut surveiller l’écran où, à gauche en bas, un menu fait apparaître les différentes vitesses du système. Le levier de la boîte de vitesses, quant à lui, est installé à droite de la colonne de direction et son maniement est plus simple.

S’il est vrai que la connexion avec toutes les fonctions digitales du véhicule est assez complexe – il y a tellement d’options et de menus dans ce large écran –, la navigation à travers le système d’indivertissement est, en revanche, étonnante. Les graphismes sont clairs, la réactivité de l’écran est excellente et les options sont infinies. On peut perdre plusieurs minutes (pendant une recharge obligée sur la route) à découvrir tout ce que cet univers tactile contient, même un jeu de course où le volant de la voiture contrôle la Tesla digitale sur l’écran. Évidemment, ce dernier n’est possible que lorsque le véhicule est stationné.

Mais, au risque de me répéter, ça ne change rien au fait que le conducteur se doit de garder un œil devant et avec tant d’options au centre de la planche de bord, il faut faire attention de ne pas se perdre dans les menus du système pendant la conduite.

Tesla Model Y Performance 2022 | Photo: Vincent Aubé
Tesla Model Y Performance 2022 | Photo: Vincent Aubé

Au volant

Pour ce premier vrai contact derrière le volant d’une Tesla, j’ai pris la direction de Toronto où je devais me rendre pour la présentation d’un autre type de bolide… à essence celui-là!

Après un premier tour de la planche de bord et de ses particularités, j’ai pris la route et dès les premiers tours de roue, j’ai compris ce qui séduit les adeptes de l’automobile électrique. Le silence, la douceur de roulement (sur une route en bon état) et la direction relativement précise – merci aux jantes de 21 pouces –, le Model Y Performance est également un monstre d’accélération lorsqu’on appuie fort sur la pédale de droite.

Il n’en demeure pas moins que le véhicule est lourd et que les amortisseurs sont réglés pour les surfaces lisses comme une table de billard. Aussitôt que l’asphalte se dégrade – comme au Québec par exemple –, le Model Y secoue ses occupants. On ne parle pas d’une conduite désagréable, mais à côté des nouveaux multisegments électriques de luxe, le Model Y n’offre pas une expérience aussi feutrée. Ces ajustements assez rigides de la suspension ont une incidence sur les bruits de caisse et quelques panneaux mal fixés à l’intérieur de l’habitacle. En Ontario, sur l’autoroute 401 qui est plutôt bien entretenue, le multisegment électrique a toutefois bien paru.

En matière de puissance brute, le Model Y Performance surprend aussitôt que l’on se risque à écraser la pédale de droite. Rappelons que la paire de moteurs électriques atteint 456 chevaux, tandis que le couple (disponible dès le départ) de 471 lb-pi garantit des accélérations foudroyantes. Ce n’est pas aussi violent que dans l’un des muscle cars de Dodge par exemple – le silence qui règne à bord du véhicule y est sûrement pour quelque chose également –, mais disons que cette livrée Performance a ce qu’il faut pour humilier plusieurs modèles de voitures à la piste d’accélération. Le mode Sport est également celui qu’il faut privilégier pour profiter des paramètres plus aiguisés du multisegment. J’ai également beaucoup apprécié la conduite à une seule pédale, très facile à moduler.

Malheureusement, l’autonomie promise de 488 km a été mise à rude épreuve sur le tracé de l’autoroute 401 où la cadence plus élevée a nui à ma consommation d’électricité, mais disons que la monotonie de ce lien névralgique pousse à conduire un peu plus vite que la limite permise de 100 km/h. J’ai obtenu une consommation moyenne de 21,4 kWh/100 km, un résultat supérieur aux estimations de RnC (Ressources naturelles Canada) avec une distance plus proche des 390 km (au lieu des 488 km promis) à cause de ces nombreuses accélérations à l’emporte-pièce et de cette vitesse de 120 km/h.

Pendant ce long trajet, le système Autopilot a également été mis à l’épreuve, ce dernier qui assiste le conducteur sur l’autoroute, sans toutefois prendre le relais complètement. Le système a plutôt bien répondu, même qu’il a réagi de manière assez brusque lorsqu’un poids lourd est sorti de sa voie. Heureusement, plus de peur que de mal

Tesla Model Y Performance 2022 | Photo: Vincent Aubé
Tesla Model Y Performance 2022 | Photo: Vincent Aubé

Ce qu’il faut retenir

Franchement, pour un véhicule malmené par des milliers d’utilisateurs, le Tesla Model Y 2022 (en livrée Performance) s’est très bien défendu. Il y a encore des ajustements à apporter au niveau de l’assemblage et certaines commandes sont trop compliquées à mon goût, mais règle générale, cette première rencontre avec l’utilitaire le plus intéressant de la gamme s’est très bien déroulé.

 

Un mot sur l’application Turo

Pour accéder à cet univers de véhicules personnels – et partagés –, il a fallu que je télécharge l’application via un appareil intelligent. Remarquez, il est possible d’accéder à Turo via le site web une fois que le profil de l’utilisateur est créé.

Comme toute bonne application, Turo propose une foule de paramètres à ses utilisateurs comme la distance qui sépare votre domicile du véhicule en question – j’ai d’ailleurs arrêté mon choix sur un véhicule qui se trouvait à une distance plus que raisonnable de ma résidence –, les frais associés à chaque voiture, le coût d’une journée, d’une semaine ou d’un mois.

Si vous recherchez un pickup pour aider un voisin à déménager, Turo a ce qu’il faut. Si votre budget est limité, il est possible de limiter son choix de voitures en ajustant le coût maximal désiré, bref même un vieux dinosaure comme moi peut se retrouver à travers ces centaines d’annonces où les véhicules sont mis en valeur.

Une fois que le véhicule voulu est déniché, il y a quelques étapes cruciales à remplir comme les dates de disponibilités, le type de paiement et d’autres options additionnelles comme le type d’assurance que l’utilisateur désire, car Turo en propose justement deux niveaux : régulier ou premium et je recommande d’y aller pour la plus dispendieuse des deux, on ne sait jamais. Sinon, c’est votre assurance automobile personnelle qui prend la relève.

Bref, lorsque la réservation a été complétée, j’ai pu discuter avec le propriétaire de la voiture directement dans la page de clavardage de l’application (ou directement sur mon téléphone intelligent) des derniers détails. La location qui s’étendait de lundi matin à vendredi matin m’accordait une distance maximale de 1 600 km, ce qui me convenait amplement puisque je devais me rendre en banlieue de Toronto pour l’essai d’un autre véhicule… à essence celui-là!

Je me suis donc rendu à la résidence du propriétaire de ce Tesla Model Y Performance 2022 pour prendre possession (temporaire) à l’aide de la clé digitale directement sur mon téléphone via l’application Tesla. Après avoir pris quelques clichés du fameux véhicule en question, j’ai pris la route en direction de la Ville Reine à bord du multisegment compact électrique le plus souvent aperçu sur nos routes.

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