Toyota Corolla LE ECO 2015, Corolla? Peut-être. ECO ? Vraiment pas.

Les Corolla de Toyota ont la réputation d’être des voitures beiges sans saveur autre que la menthe ou la vanille si l’on s’excitait un peu. Pour 2014, Monsieur Toyoda, le petit fils du fondateur de l’entreprise nous a dit que cette époque était finie. Il affirmait même que si ce n’était pas plaisant à conduire que l’on ne le construise pas. Malheureusement, j’ai l’impression que j’ai trouvé l’exception à cette règle et elle se résume à trois lettres : ECO.

Toyota Corolla LE ECO 2015
Toyota Corolla LE ECO 2015

[review]

Lignes moins génériques

Esthétiquement, Toyota a réussi à lui insuffler un peu plus de vie. Ce fait est particulièrement vrai sur celles qui reçoivent l’applique noire au bouclier avant. On suggère ainsi l’impression que la berline est plus agressive. J’accorde une bonne note aux blocs optiques avec leur paupière grise qui lui donne un regard plus sérieux. Au niveau de la silhouette, ça demeure très réservé surtout que ma version n’avait pas les jantes de la gamme plus sport à deux teintes. Malgré tout, et conséquemment, les roues de mon essai étaient profilées pour offrir une plus faible résistance à l’air. C’est là la seule décoration sur le côté si ce n’est de cette fine ligne de chrome qui longe la section inférieure du cadre de fenestration. L’arrière adopte aussi une grande sagesse. On retrouve des feux avec un crochet vers l’intérieur. Là encore, on cherche un peu d’action, mais c’est toujours un peu pantouflard. Pour les versions plus luxueuses dont fait partie la LE ECO, on remarque un petit becquet au coffre pour l’aérodynamisme.

Décalage sérieux

Lors que l’on arrive dans la cabine, on découvre une ambiance très sérieuse. Contrairement à la totalité de la compétition, la planche de bord est horizontale et bien droite sans avancement vers le conducteur ou le passager. Visuellement, c’est plaisant avec les différents niveaux qui scindent les sections des commandes. J’ai bien aimé la composante noire qui imite le laque de piano, mais qui sert aussi d’enregistreur à nos empreintes digitales. Une ligne turquoise qui s’insère dans les portières pour une belle distinction.

La qualité des matériaux est décevante. On a beaucoup trop de plastiques durs un peu partout dans la cabine, même aux endroits où l’on est constamment en contact. À ce niveau, Toyota est très en retard par rapport à la compétition. Toujours en comparaison, on retrouve un plastique souple moulé au volant et au sommet du tableau de bord qui reprend l’idée d’une surpiqure. Au premier regard, on est captivé, mais dès que l’on touche, on réalise que c’est un gaine qui lui donna la forme. Peu convainquant surtout qu’il s’agit de la plus chère des Corolla.

Concernant l’ergonomie, on apprécie les nombreuses commandes et les accessoires qui rendent notre vie un peu plus confortable. On peut critiquer le fait que les boutons sont souvent petits et en agglomération serrée. Même l’écran de navigation est plus compact que la moyenne de la catégorie. Je suis difficile avec l’habitacle de la Corolla, mais Toyota devrait vraiment aller voir ce que les concurrents font depuis quelques années quant aux matériaux et la finition. Au début des années 2000, cette cabine aurait été superbe, mais là, nous sommes en 2014. On doit évoluer un peu plus que ça, surtout que c’est une nouveauté!

Un pensez-y-bien

Mécaniquement, je sais que Toyota est capable de faire des merveilles. Ce fait est d’autant plus vrai lorsque l’on parle d’hybrides et de technologies vertes. Dans le cas présent, je reconnais l’esprit de la voiture avec ses lettres ECO qui veulent tout dire, mais le nombre de concessions est important, trop important.

Cette réalité est étonnante en raison que la version ECO est la plus «véloce» de la gamme Corolla avec ses 140 chevaux issus du L4 de 1.8 litre. La configuration lui fait perdre 2 lb-pi par rapport au moteur régulier à 126 lb-pi. Bien que relativement bruyant, il offre un bon rendement.

Au cours de ma semaine d’essai, j’ai joué avec les différents modes, dont l’ECO, l’argument de ce véhicule. Je suis conscient qu’en optant pour l’ECO, on ne cherche pas la puissance, mais il y a toujours des limites. Lorsque l’on accélère en ville d’un Arrêt pour se diriger au suivant, le mouvement est d’une lenteur jamais observé de ma part. Généralement, je conduis les voitures en fonction de leur vocation et du type de client qui les achète, mais là j’ai eu de la difficulté. C’est beaucoup trop progressif. Une fois que j’ai retiré le mode ECO pour rester « Normal », j’ai constaté une légère amélioration, mais le problème vient de la CVTi-S. Elle laisse le moulin monté en régime avant de rétrograder. J’ai vraiment eu l’impression qu’elle et le L4 sont en instance de divorce et qu’ils refusent obstinément de se parler. Heureusement, tous ces efforts et ces déceptions nous sont récompensés par une consommation sous la barre des 7 litres. Personnellement, j’ai eu une tangente de 6.0 litres, mais j’ai fait 90 % d’autoroute.

Comportement, quel comportement?

Avec le moteur qui avance à peine, je n’ai pas besoin d’insister très longtemps pour dire que l’agrément de conduite est inexistant. La direction ne donne aucune sensation tout comme les freins qui sont très graduels sinon spongieux. La tenue de route souffre de la présence de pneus à faible résistance ECOPIA de Bridgestone. On doit donc adopter un comportement très détendu au volant sinon on découvre les limites de l’adhérence très rapidement.

Conclusion

Est-ce que l’ECO m’a déçu? Vous avez bien saisi l’essence de mes critiques. Pour vous le confirmer : oui, vraiment. L’adoption de cette version peut avoir un seul but, démontrer que l’on est plus écologique que notre deuxième voisin qui roule aussi en Corolla. Je pense que la Corolla régulière est déjà suffisamment économe pour se passer de l’ECO. De plus, elle demande un supplément qui n’est pas négligeable ce qui n’aide pas sa cause. Si vous êtes intéressé par les voitures à faible consommation, allez voir ce qui se fait ailleurs.

Prix : 25 200 $

Moteur : L4 1.8 litre VVT-i

Puissance : 140 chevaux à 6 100 tr/min

Couple : 126 lb-pi à 4 000 tr/min

Consommation (Ville) : 7.7 l/100km

Consommation (Route) : 5.9 l/100 km

Consommation (Observée) : 6.0 l/100 km

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